Toujours le même refrain... «Pourquoi les autres et jamais moi ?», «Est-ce que ça va durer encore longtemps ?», «Pourquoi, pourquoi moi ?....»... tant de questions qui n'ont pas de réponses et auxquelles je suis bien incapable de répondre, d'ailleurs...
Je sais bien que tout le monde a droit à sa chance, que tout le monde à droit au bonheur, mais, selon tout état de cause, il semblerait bien que celui-ci me soit refusé pour l'instant (je suis gentil, ça fait des années que ça dure...), comme si j'étais maudit en amour... ce que je crois fort bien d'ailleurs...
Retour en arrière, 1990... J'étais parti à l'autre bout de la France, à Brest précisément, pour de multiples raisons, et sur un coup de tête aussi... Les raisons ? Marre de mes parents, marre de Montbéliard, marre de la région... un ras-le-bol général qui a fait qu'il fallait que je change d'air, et vite !!
Je suis parti un soir, sur la route, avec un Breton (qui voulait rentrer chez lui), comme ça... Roulé toute la nuit... et une fois arrivés à Brest, je me suis dit "putain, qu'est-ce que je fous ici, moi ?", mais, c'était fait, j'y étais !! Je vous passe les aventures qui me sont arrivées là-bas, c'est racontable mais j'ai pas envie de le faire, trop de mauvais souvenirs, surtout dans les débuts...
Je me suis donc installé comme je pouvais... Centre d'accueil d'urgence (j'y resterai 3 mois, après avoir vécu 3 semaines à la rue, en plein hiver...), j'ai fait la connaissance (à Brest, pas au Centre) d'une Bretonne (mon ex), avec qui j'irai vivre dans son appartement pendant près de 2 ans avant un retour dans mon "pays" natal en 92... On restera une année ici, à Montbéliard, avant de repartir pour Brest, où l'on comptait s'installer définitivement...
Isabelle et moi avons vécu, à notre retour sur Brest, dans un hôtel au mois pendant près d'un an, avant de trouver une chambre pour nous deux dans un foyer d'accueil pour personnes en difficulté (en passant, c'est dans ce foyer que j'ai passé quelques une de mes plus belles années, et également l'endroit où j'y ai rencontré des personnes formidables)... Isabelle finira par prendre un appartement, dans lequel j'irai la rejoindre, tout en gardant la chambre du foyer (on ne sait jamais, en cas de rupture, j'avais un point de chute !!), et il faut dire que ces déboires nous avaient soudés...
A ce moment-là, nous sommes en 1995, et les 5 années que je venais de passer avec elle ont été les meilleures sur les 10 que nous avons passées ensemble... Isabelle, trop naïve quelque part et surtout trop influençable (malgré mes mises en garde), commencera à se mettre à boire, parce que certains se foutaient de sa gueule (de notre gueule) du fait que l'on ne buvait que du café exclusivement, avec toutefois quelques verres par-ci par-là... Pour ma part, j'ai tenu bon, et j'envoyais chier ceux qui me critiquaient, alors qu'Isabelle tenait à montrer qu'elle était aussi capable que les autres de boire !!
Elle avait mis le doigt dans l'engrenage, elle n'en sortira plus... J'ai passé 5 ans à la raisonner, à l'attendre quand elle découchait, complètement pétée (elle m'a trompé souvent, je le sais pour me l'avoir avoué), mais, comme on dit, l'amour est aveugle et ne je voyais qu'elle... 5 ans après son entrée dans la boisson, à la suite d'une fête donnée pour les 60 ans de ma mère et à laquelle j'étais invité (Septembre 2000 pour être précis), et suite aussi à la panne de ma voiture de l'époque (BX Diesel), j'ai rompu avec elle, j'en pouvais plus, elle me faisait constamment du mal, et je supportais de moins en moins... J'ai rompu avec elle, ai racheté une voiture, pris un appartement, travaillé, et commencé aussi à "revivre"...
Isa, de son coté, a bien cogité, et s'est rendue compte pourquoi je l'avais quittée... Ca lui a fait comprendre certaines choses, elle a diminué sa consommation d'alcool, mais n'a pas arrêté définitivement... et surtout, regrette de m'avoir fait aussi mal !! Mais ça, il aurait fallu qu'elle s'en rende compte avant... Pour moi, une page était tournée... Depuis, je suis célibataire...
Je vais remonter encore plus loin, 1986... Cette année-là, j'avais connu une fille adorable (de 7 ans ma cadette), avec qui je resterai 3 ans... C'est elle qui me quittera, en 1989, pour aller avec un garçon plus jeune qu'elle... Jusqu'à la rencontre d'Isabelle, fin 1990, je resterai célibataire...
Plus loin encore... Laurence, un de mes premiers amours... J'avais 17ans, elle 16... Nous resterons 6 mois ensemble, et là, c'est la vie qui nous a séparés... Laurence avait une forme rare de leucémie, et je n'en savais rien, elle ne m'a jamais dit qu'elle était malade, et d'ailleurs, elle ne le paraissait pas du tout, si ce n'est qu'elle était parfois très fatiguée... La grande faucheuse l'a emportée 6 mois après notre rencontre, et elle est morte pendant son sommeil, à coté de moi... Je ne suis pas allé à son enterrement, je ne pouvais pas, j'étais déjà en pleine dépression, et voir ce cercueil dans lequel elle reposait après l'avoir connue si vivante, je ne pouvais pas... son père ne me l'a jamais reproché d'ailleurs...
C'est lui qui me dira, quelques mois après la mort de sa fille, que Laurence ne m'avait pas avoué sa maladie de peur de me perdre, que je parte comme tant de garcons l'avaient fait avec elle en apprenant la nouvelle... Il me dira aussi que jamais il n'avait, avant qu'elle parte, vu sa fille aussi heureuse...
J'ai fait 3 ans de dépression après sa mort... et pendant longtemps, je suis resté célibataire, par choix quelque part... puis la vie a repris son cours, et je suis retombé amoureux... des échecs, principalement, des histoires qui ne duraient pas, jusqu'en 1986, là où j'ai commencé à voir le bout du tunnel...
Ce tunnel, justement, j'y suis encore bien dedans... Mes dernières "aventures" ayant tourné court, ça m'a relativement échaudé, bien que quelque part, j'espère encore que ça m'arrive, et que la roue va tourner une bonne fois pour toutes...
Mais, quand je me retourne sur la route que j'ai parcourue depuis, je me dis qu'effectivement, je ne dois pas être né sous une bonne étoile et que je suis bel et bien maudit en amour...
J'aimerais tant qu'on me prouve le contraire....